Cela faisait plusieurs jours maintenant que Topaze s'étaient joint au duo et qu'elles avaient quitté la vallée Sekkei. Topaze regrettait de moins en moins d'être partie car elle s'était découvert quelque chose qu'elle ne soupçonait pas: un goût prononcé pour l'aventure. Et, hormis la peine que lui avait causé l'éloignement d'avec son fiancé, elle prenait grand plaisir à ce voyage.
Depuis quelque temps, sans que les filles le remarque, une petite ombre suivait nos héroïnes. Mais si ni Amethyste, ni Emeraude ni Topaze ne l'avaient remarqué ce n'était pas le cas de Pépite et Cylex qui avaient tenté en vain de faire comprendre à leur maîtresse que quelque chose était à leur suite.
- Les humains sont un peu désespérant tout de même! s'exclama Cylex. Leur vue et leur ouïe sont si faibles!
- Il faut pardonner chez les humains ce dont la nature ne les a pas doté! Est-ce leur faute s'ils ne voient pas très loin où qu'ils ne sont pas capables d'entendre le froissement d'une feuille ou le craquement d'une brindille?
- Non, je ne crois pas!
- Exactement! Et c'est pour ça que nous sommes là! Pour voir et entendre ce qui leur échappe!
Cylex regarda Pépite.
- Tu as raison!! Je propose dans ce cas de redoubler de vigilance afin qu'il ne leur arrive rien!
- Je suis tout à fait d'accord!
Et elles entamèrent une surveillance accrue des alentours.
Le petit groupe marcha pendant encore une demi-heure puis elles décidèrent de s'arrêter pour manger.
- Il ne nous reste plus beaucoup de provisions! fit remarquer Emeraude.
- Mais nous en avons assez pour encore trois jours. Et si on a pas rencontré de village pour acheter de quoi manger d'ici là nous pourrons profiter des cadeaux de Mère Nature! répondit Amethyste.
- Les cadeaux de Mère Nature?
- Les fruits qui poussent sur les arbres, les champignons, les animaux comme les lapins où les poissons! La nature regorge de plein de choses quand on sait y faire!
Emeraude eut une moue dubitative. Elle n'était guère emballée à l'idée de se nourrir de champignon ou de poisson. D'un autre côté il fallait bien qu'elle se nourrissent et s'il n'y avait plus le choix, il faudrait bien qu'elle fasse avec.
- Et qu'avons-nous au menu? questionna Topaze.
Amethyste fouilla dans son sac qui était aussi celui des provisions.
- Il y a de la viande de brebis, du pain, des légumes et des fruits ainsi qu'un peu de fromage!
- D'accord! Je veux bien m'occuper de chercher du bois pour le feu!
- Merci, c'est gentil! Emeraude, tu vas m'aider à préparer le repas!
Topaze s'éloigna dans la forêt. Elle s'était proposé pour aller cherché du bois autant pour être utile que pour être un peu seule quelques instants. Elle repensa à son frère. Son enlevement lui pesait sur le coeur et elle espérait qu'il ne souffrait pas trop. C'est alors qu'elle se sentit épiée.
Sortant brusquement de sa rêverie elle jeta des coups d'oeil autour d'elle mais il n'y avait personne. Reprenant sa recherche de bout de bois elle entendit des mouvements dans les buissons. Elle fit mine de ne rien avoir entendu mais elle resta sur ses gardes s'attendant à voir surgir un garde de l'armée noire. Elle ramassa quelques branches sèches qui se trouvait au sol puis se redressa et les vit. Deux yeux la fixaient, deux yeux de couleur ambré aux pupilles en amande et noires. Ces yeux brillaient au milieu d'une tête triangulaire au pelage roux doré mélangé à du blanc sur la plus grande partie du museau surmontée de deux grandes oreilles dont le bout supérieur était noir. Cette tête était elle-même rattachée à un corps petit et allongé qui semblait souple et endurant dont le pelage était identique à celui de la tête. Et enfin venait la queue au bout noir, comme les oreille, repliée sous des pattes noires elles aussi.
Topaze n'en revenait pas. Devant elle se tenait un renard qui ne semblait nullement effrayée par sa présence. Sans qu'elle puisse l'expliquer quelque chose criait à Topaze que ce renard était une femelle et elle lui trouvait quelque chose de complètement irrésistible. Aussi elle s'accroupit et tendit tout doucement une main vers l'animal.
- Viens. murmura-t-elle.
Aussitôt le renard – ou la renarde – s'approcha sans manifester de crainte ou d'hésitation et se laissa caresser par Topaze qui le pris dans ses bras. La jeune femme put alors constater que c'était bien une femelle.
- Qu'est-ce que tu dirais de venir avec moi?
Topaze ignorait pourquoi elle avait posé cette question ni si la renarde l'avait compris mais cela n'empêcha pas l'animal de se blottir dans les bras de Topaze signifiant ainsi qu'elle n'avait nullement l'intention de partir.